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Je vous invite à parcourir le blog DANSE DE LA REALITE pour découvrir d'autres poèmes et extraits de poèmes.


SEVICES SOCIAUX

 

Tous les 'vivre ensemble',

les liens à faire,

les sages convictions,

les devoirs de mémoire,

les marches à suivre

et à monter,

les devoirs de réserve,

les rêves à réaliser,

les films à réfléchir,

ne sont que des sévices sociaux

quand débattre est la seule mise acceptée

et la pensée le seul tyran soutenu.

 

Quand vous demandez protection,

vous ne savez pas ce que vous faites

vraiment,

vous demandez une protection

à tout ce malheur en vous,

toute cette peine accumulée,

cette peine

qui vous fait penser et espérer

 

et plutôt que d'essayer d'en être libre,

vous vous acharnez à la protéger,

vainement,

parce que vous vous sentez à l'abri

dans ce cocon de peine

et vous ne savez pas

que vous êtes juste en apnée,

dans un sas de survie,

entre deux eaux

 

et vous ne savez pas non plus

que la Vie,

et non cette satanée humanité,

vous demande expressément,

de l'ôter de vous,

cette protection

si éperdument réclamée

par vous.


Se libérer de la peur

n'est pas la faire changer de camp,

se libérer de la peur,

c'est l'expulser de tous les camps.


  A TOUT VENT

 

A tout vent

nous demandons

toujours plus d'humanité

et dans le même temps,

à tout vent,

nous refoulons ce qui la compose

en nous.

 

Nous nous sommes tellement collés

à notre humanité

qu'elle nous est maintenant insupportable

 

et

nous voulons évacuer à tout prix

nos rides et nos peurs

pour essayer de nous en sortir

 

mais

c'est peine perdue

car malades nous sommes

d'essayer de nous sortir de notre -humanité

alors que nous y sommes collés.


AU FOND

 

Quand on ne sait plus quoi penser,

on peut enfin se tourner vers son ressenti,

vers ce que l'on ressent au plus profond -de soi,

 

puis affiner ce ressenti

et descendre plus profondément encore

vers ce que l'on est,

au fond.

 

Tout est là,

il n'y a rien à atteindre,

tout est à approfondir,

même la pensée,

jusqu'à son terme.


 ID

 

Nos idées sont devenues nos identifiants,

 

les idées sur la question

nous positionnent ici ou là

et nous en sommes jugés assurément,

 

l'importance du pour ou contre

mobilise nos combats

et toutes nos démarches,

 

il faut se positionner,

peu importe sur quoi,

 

n'importe quoi fera l'affaire.


PENDANT LA VIE

 

C'est la mort

qu'il faut laisser couler dans ses veines

et pour cela

arrêter de retenir la Vie qui coule en soi,

c'est le déni

qu'il faut voir dans son être

et pour cela

arrêter la flagellation journalière,

 

quand vous aurez vu la mort en vous,

quand vous aurez vu le déni de vous-même

agir tel un alien surexcité,

jusque dans vos moindres pensées,

 

vous connaîtrez alors la Vie,

car la mort n'est

ni avant,

ni après la vie,

 

la mort est pendant la Vie.


Tous les écrits sont vains,

 

à la lueur de l'amour

les cris sur le papier

n'égalent en rien la beauté sans forme.


BIEN ETRE

 

Il faut bien

être

 

quand tout va si mal,

être va et vient de soi,

 

quand tout ne va pas pour le mieux,

tout va pour ce bien être,

même le mal.


Rajouter de la souffrance

à la souffrance,

voilà ce que nous nous escrimons à faire

en nous appuyant sur toutes les vertus -possibles,

complètement paumés dans nos -concepts,

en mode sauvegarde de nos peines,

nous ne cherchons même plus la lumière,

le noir nous va si bien

et la vérité nous importe si peu,

c'est humer le malheur qui nous inspire,

même le bonheur est dans la puanteur,

 

le parfum de notre être

est oublié depuis longtemps,

nous voulons naître de nulle part,

à notre sauce,

en toute légalité,

nous ferons les lois pour ça,

pour tout oublier,

surtout l'amour,

surtout l'amour, vous entendez,

 

dans l'ignorance absurde

que l'amour est sur tout.



Toute croyance est folie,

le divin est là quoi qu'on en pense.


GRAVITE

 

Les tueries de masse sont inévitables

mais prenez plaisir à être là,

nous sommes en guerre

mais restez insouciants.

 

Voilà dans quelle gravité

nous sommes,

voilà dans quelle prison de l'esprit

nous sommes,

voilà dans quelle blague mortifère

nous sommes.

 

Les tueries de masse sont inévitables

mais prenez plaisir à être là,

nous sommes en guerre

mais restez insouciants.


 EAU DE VIE

 

Il faut du temps pour vivre

à partir de son coeur,

pour vivre

à partir de sa complétude,

pour vivre complet,

sans que plus rien ne manque,

 

sachant que

nous sommes touchés au coeur

maintes fois,

tant de fois,

le coup de foudre sert à ça,

nous toucher au coeur

instantanément,

directement,

mais inlassablement

nous revenons à notre surface,

trop peureux,

trop immatures,

trop ignorants,

 

il faut du temps

pour vivre à partir de son coeur,

dans sa complétude,

comme le bébé dans son eau,

 

mais sans plus ignorer cela.


MAJORITAIRE MENT

 

La majorité des gens pensent que la -majorité

a forcément raison,

 

ainsi,

nous votons à la majorité des voix,

pour le plus beau marché,

la plus jolie chanson,

 

ou le pire des dictateurs,

 

nous ne sommes plus à ça près,

perdus dans nos pensées,

tout ce que nous savons faire,

c'est nous faire des idées,

 

car faire l'amour,

nous ne savons plus,

 

alors nous nous débattons

dans nos débats d'idées,

essentiels à nos yeux morts,

ces débats d'idées,

nous nous en délectons,

 

nous débadidons,

du verbe

débadider.


 APRES TOUT

 

Après tout,

Allez au bout de vos rêves,

allez au bout de vos illusions,

trouvez la désillusion qui s'en suit,

perdez toutes vos illusions,

après tout,

après tout ça,

qu'est-ce qu'il vous reste ?

 

Plus de rêves,

plus d'illusions,

l'abyme est là,

 

il ne vous reste plus qu'à éclairer -l'abyme,

 

la voie du rêve mène bien à la réalité,

quand le rêve se brise,

 

aucun rêve ne peut être réalisé,

sauf à rester dans l'illusion,

 

merveille de la désillusion,

vous êtes vide de toute illusion,

n'êtes-vous pas toujours là ?

 

Vous n'êtes plus rien

mais vous êtes.


  EN VERITE

 

Nous disons 'je t'aime' si vite

qu'il nous est impossible de le ressentir,

nous aimons si mal

qu'il nous est impossible d'aimer en -vérité.

 

L'important n'est pas de dire je t'aime

ni même d'aimer,

l'important n'est pas de voir l'amour

puisque nous ne le voyons pas,

 

l'important maintenant

est de voir

que nous disons n'importe quoi,

et tous les prétextes sont bons,

soit-disant empêchés pas le monde,

 

pour ne pas aimer en vérité.

 

Le monde n'est que le reflet

de notre incapacité à aimer,

en vérité

 

et notre quête d'amour

n'est qu'un prétexte

à notre refus obstiné

de ne pas reconnaître

l'amour en nous.


QI

 

Quand vous mesurez l'intelligence avec -un quotient intellectuel,

n'êtes-vous pas ignorant de cette -intelligence qui n'en a cure ?


 La vérité ne rassemble pas,

 

le plus grand nombre ne veut rien dire,

à ses yeux,

 

la vérité ne peut pointer que le bout de -son nez,

le plus grand nombre ne peut la voir que -de loin,

 

à vrai dire,

tout le monde s'en fiche

un peu,

 

la vérité

vous laisse seul(e) au monde.


SOIN

 

Nous inventons tant de choses

au nom du sort de l'humanité,

 

il faut vous soigner, disons-nous,

il faut nous soigner, dîtes-vous,

il faut se soigner,

c'est un credo sans fin

qui montre notre incapacité

à nous soigner au coeur,

 

la vie normale

va bientôt se résumer

à l'irrespirabilité,

seule à même

de nous montrer la direction du coeur,

ce coeur incandescent

qui n'a aucun besoin de nous

et de notre soin,

 

il est le soin.



                                TOUT FAUX

 

Tout faux,

j'avais tout faux,

de croire

qu'on peut en finir avec la vie,

qu'il faut du courage pour en finir

et qu'en finir était la solution,

 

personne ne m'avait appris

qu'en finir avec la vie

n'était qu'un subterfuge de ma personne

pour en finir avec le malheur

sans prendre la responsabilité

de ce malheur.

      

Le suicide,

esquive de la confrontation,

n'est jamais salutaire.

 

Le seul courage qui soit

est celui de la confrontation

pour ouvrir la voie,

non pas de la guerre,

mais celle de la libération ultime,

celle du malheur.


Pour achever notre complétude,

il y a quelque chose à laisser tomber.


 JOUGS

 

Se libérer de ses jougs d'esclave

n'est pas devenir à son tour le maître,

 

se libérer de ses jougs d'esclave,

c'est voir tous les jougs à l'oeuvre,

ceux de l'esclave et ceux du maître -inclus,

 

se libérer de ses jougs d'esclave,

c'est libérer le chemin de la Vie en soi,

 

c'est juste ça,

c'est pas normal,

c'est grandiose

et ça éclaire bien des choses.


 MISS TERRE

 

Le monde n'est pas un mystère,

le monde est le reflet de notre monde -intérieur,

le monde n'est pas un mystère,

le monde, ah le monde,

chacun a le sien

et quand nous mourrons,

notre monde meurt avec nous.

 

Immonde est le monde,

fait de notre refus de voir ce qu'il en est

de toutes ces peines et ces peurs niées -en nous,

le monde exsangue

de toutes nos intimes convictions qui ne -servent qu'à juger,

le monde a oublié la Terre.

 

La Terre est notre sol,

parcouru d'une musique naturelle,

la Terre,

telle une miss en joie,

la Terre

nous regarde de bas en haut,

désespérément,

nous ne voyons rien,

nous n'entendons rien,

nous essayons de comprendre le -mystère

comme si nous n'étions en rien

dans ce mystère

 

alors que nous sommes

le mystère incarné.


 ALLIEE

 

Mourir n'est pas une solution,

 

Mourir est la solution

quand le bazar humain

envahit tant la vie

qu'elle en devient irrespirable

 

et la mort devient alliée inespérée

quand on sent qu'il faut en finir

avec ce bazar,

 

mais en finir sciemment et -consciemment,

 

oui la mort est une alliée,

une alliée vivante

de notre vivant.


L'amour est incontournable,

au plus profond de nous

et au-delà de nous,

l'amour est,

 

voilà pourquoi

il nous est possible de nous empêcher -d'aimer,

 

en nous aliénant

à toute sorte de choses, de pensées et -d'émotions,

parce qu'en naissant,

nous vivons la séparation.


 IMAGIN'ERE

 

Ah, l'imaginaire !

Bien pratique pour s'échapper n'est-ce-pas ?

Et vous créez de si belles choses avec !

 

Je sais,

vous voulez votre liberté de penser,

je sais,

vous voulez une pensée bienfaitrice,

je sais,

vous voulez poétiser les mascarades

et faire des hymnes au bon endroit

 

sans savoir

que les soldats morts pour notre liberté

nous disent de nous aimer,

 

voilà ce qu'ils nous disent,

 

mais non,

vous refusez le message,

vous préférez mettre en pensée

et votre monde

et votre coeur,

c'est votre credo,

la pensée pour vous échapper

dans votre imaginaire chéri,

la pensée pour crier

votre dégoût du monde

et de ses hommes,

 

même si des hommes sont morts

pour notre liberté,

même ça, vous le pensez !

Morts pour rien ?

Même ça, vous le pensez !

 

Ne savez-vous pas

que l'amour se fait sans y penser ?

 

C'est ce que vous disent les soldats -morts,

oui, c'est ce qu'ils vous disent,

mais ça vous est insupportable,

il vous faut y penser,

même les artistes y pensent,

ah ! La satanée liberté de penser,

penser mieux,

penser plus vrai,

penser toujours,

jusqu'à la mort,

 

sans savoir que la mort est déjà là,

les morts nous le disent,

 

nous crevons d'enVie

dans notre imagin'ère.


Penser ne sert plus qu'à panser nos -plaies

et nous évite de curer la plaie.




EN THERAPIE

 

Ca explique,

ça restaure,

ça réconforte,

ça reconstruit,

ça fait résistance,

le thérapeutique,

 

mais ça ne libère pas,

ou si peu.


 

A TROP PENSER

 

A trop penser

on ne voit plus,

à trop penser

on pense qu'on est

 

alors qu'on est

sans y penser

 

mais il faut naître à soi

pour voir cela

et cesser l'aliénation

à la pensée,

l'aliénation

qui vous condamne

à être ce que vous pensez.

 

Fatale erreur,

la pensée ne peut que se durcir

dans ce contexte,

fatale erreur,

la pensée n'amène que la destruction

de ce qui vous est le plus cher au monde,

l'amour,

fatale erreur,

la pensée veut rester

maître du jeu

de notre humanité,

 

grossière erreur

car nous ne pouvons être maître

que d'une part de nous-mêmes,

une part infime,

une part minime,

une petite part si comprimée

qu'elle nous opprime

quasiment

en permanence,

c'est un enfer

que nous prenons

pour unique jardin

à aménager

selon notre tête pensante,

 

mais l'enfer ne peut être aménagé

en paradis.


MAUVAISE ACTION

 

Agir sans réfléchir,

voilà qui semble une bien mauvaise action,

la réprimande n'est pas loin

et s'il nous arrive des mouises,

ce sera de notre faute.

 

Comme si tout se jouait dans l'alternative

réfléchir ou pas avant d'agir,

 

nous ne voyons même pas

qu'il est possible de sortir de l'alternative

et même qu'il est nécessaire maintenant

d'en sortir.

 

Après l'auto-dérision,

nous avons commencé

la mutilation intérieure,

l'auto-carnage,

sous des couverts utiles

que seul le déni

peut défendre,

nous nous accrochons,

en tout dernier lieu,

à notre pensée,

dans le refus systémique

de voir

 

qu'il n'est aucune alternative

à Etre.


Notre vie intérieure ne se crée pas,

elle se découvre.


RETOUR DE PENSEE

 

'Ca fait réfléchir',

voilà ce qui est dit

quand nous sommes confrontés

à un message venant de l'hors pensée,

 

car la pensée ne peut réfléchir qu'elle-même

 

et,

face à une substance interposée,

la pensée va aller plus profondément en elle,

en se réfléchissant elle-même,

pensant pourtant

changer de direction.

 

Pour la pensée,

rien n'est

dans le hors pensée.

 

Quand nous sommes devant

cet hors pensée,

nous sommes face à l'insoutenable

vertige du néant,

à un point

que la pensée ose même se lancer

dans l'anéantissement du néant,

en pensée seulement,

car au fond,

nous pressentons bien la défaite inévitable

de notre pensée

face au néant,

 

alors,

 

la pensée fait tout pour mettre

hors de notre portée

le néant

et le moyen le plus efficace

est la récupération,

tout est bon à penser,

penser le monde,

penser le rien,

penser à tout.

 

La pensée est la reine

du recyclage.


On ne peut pas se sentir être.

 

Pour se sentir être,

il faudrait ne plus être.


PAUVRES DE NOUS

 

Nous ne sommes pas riches de nos émotions

pas plus que le moment n'est riche en émotions,

 

mais toutes les émotions

sont des révélateurs fabuleux

de l'opacité en nous,

l'opacité qui rend opaque

la lumière en nous,

la lumière

riche d'éclats en tous genres,

la lumière,

notre seule vraie richesse,

 

toutes nos émotions

ne sont pas nos richesses

mais le signe de notre pauvreté

en lumière.


CASEE

 

Avoir été victime

oui,

mais ne plus l'être,

maintenant

c'est important,

c'est primordial,

c'est essentiel

car,

casée par son histoire,

la victime sert de pâtée

à tous les lurons endiablés

profiteurs du malheur,

c'est détestable.

 

Sortez-vite de la case,

ce n'est pas la case qui compte,

c'est d'en sortir,

 

il n'est de case

plus idéale qu'une autre.


IRREMEDIABLEMENT

 

Etre quelqu'un n'est qu'une étape.

 

Vous êtiez objet sexuel,

aliéné à cet objet,

aliénée douloureusement,

 

et vous êtes devenu quelqu'un

en devenant une personne

libre et responsable.

 

L'étape suivante

se montrera quand vous serez prêt,

quand vous serez prête

à vous montrer

un ou une,

autrement dit

à n'être personne

 

et resplendir irrémédiablement.


Se retrouver sans se reconnaître,

tel est le paradoxe

du mouvement d'incarnation

de la Vie

en Soi.


Le malheur n'est qu'une manne,

 

celles et ceux qui s'y confrontent

et procèdent à son extraction

sont des perles rares.

 

Pour les autres,

le malheur n'est qu'une manne

qui sert à engrosser

la personne que nous croyons être.


S'enfermer dans une pensée

n'a jamais mené à la liberté.



Créer des émotions

pour faire rêver,

quel cauchemar !


La pensée se noue bien souvent

avec le ventre.

 

Quand le ventre se noue,

c'est la puissance de Vie

qui se noue

et tout remonte

à la tête.


Nous ne pouvons pas faire mieux

que la Vie,

c'est pourtant ce que nous essayons de faire

avec notre mental prétentieux,

de l'insolence plein les yeux

et de l'injure plein les poches,

nous voulons conduire notre destinée,

les poings liés dans nos croyances

et la rage en étendard,

comme une ultime bataille

à mener

 

alors que nous sommes juste

dans la cour de récréation,

nous n'avons pas vu le maître

et nous croyons pouvoir

tout faire

et agir

en toute discrétion,

sots que nous sommes.


TOUT LIEN SEPARE

 

Cessez le débat

pour voir !

 

Voir où en sont

toutes les séparations

inhérentes à notre condition humaine

et dont nous ne voulons nous séparer,

 

voir que tous ces liens demandés

jusqu'à l'obsession

à grand renfort de débats

ne sont que des séparations alimentées

par notre horreur humaine du vide,

 

voir que notre appétence

pour la création de liens

va à l'encontre

de notre liberté chérie,

un lien n'a jamais libéré

personne,

tout lien nous sépare

les uns des autres.

 

A satiété,

déposez tout ce qui alimente

le débat

et voyez,

 

nous ne sommes

et nous n'avons jamais été

séparés,

qu'en faites-vous de ça ?

Puisque vous ne pouvez plus

en débattre.


Ce besoin de liberté

n'est qu'un besoin d'échappatoire.



Le Vivant

ne peut pas se sauver,

il se ressent,

ou pas.



Toujours plus de technologie nous aurons,

puisque nous demandons toujours plus d'humanité,

 

c'est l'humain qui fait la technologie.


EN LIBERTE

 

De voir de l'intérieur,

de ressentir en profondeur,

d'être sans y penser,

 

ça libère,

 

et quand on est libéré,

on respire vraiment.


 

Si seulement,

sans plus d'espérances

nous étions,

sur l'homme

et son humanité,

 

alors,

la Joie enfin,

pourrait advenir.

 


RESPECT

 

Comment voulez-vous respecter l'autre

et vous faire respecter

avec un fusil dans les mains ?

 

Aucun animal n'est respecté

quand on le tue,

aucun humain n'est respecté

par un fusil,

 

mais peut-être que le respect n'est pas votre priorité.


FAILLE

 

Nous croyons que nous pensons

mais en réalité nous recyclons notre émotion,

en réalité,

nous transformons l'émotion

devenue matière en nous

et si inconfortable parfois

que la pensée

vient nous aider

à la domestiquer

en nous.

 

Intelligence bienfaitrice de la vie

que nous n'avons même pas la capacité de voir

en nous.

 

Nous pensons que nous pensons

vraiment.

 

Amer constat

car le monde est fait des pensées

que nous croyons penser,

et le monde ne va pas bien,

nous le savons.

 

Nous pensons que nous pensons

vraiment

 

mais il n'en est rien,

nous ne sommes en rien

dans nos pensées.

 

Heureusement,

la faille est là.


BONJOUR A LA TRISTESSE

 

C'est impossible d'oublier

ce que nous sommes,

 

alors nous sommes tristes,

tristement tristes

et cette tristesse

nous rappelle

à ce que nous sommes,

joyeux d'être

mais,

sans plus d'accès direct

à cette joie,

la tristesse se loge quelque part

en nous,

souvent dans nos poumons

et nous rend malades.

 

Nous sommes malades

d'avoir oublié

ce qui ne peut s'oublier,

la joie d'être.


Aller plus loin,

c'est aller plus profondément

en soi.


COEUR

 

Nous croyons être reliés

à notre coeur

mais comment le pourrions-nous ?

Le coeur n'a pas de centre,

le coeur n'a pas de prise,

il est le centre de toute chose,

en sensation évidente

mais impensable,

le coeur

ne peut pas avoir raison,

le coeur est vide,

le coeur prend tout

en soi.


Le néant peut-il s'anéantir ?


TU ES

 

Quand on tue,

c'est quelque chose d'insupportable

en soi

qu'on veut tuer,

on ne peut pas tuer

en conscience

car,

en conscience,

l'insupportable en soi

disparaît.

 

Tu es,

quoi qu'il advienne,

tu entends ?

 

Tuer ne sert qu'à prolonger l'insupportable

en toi,

l'insupportable être en toi

qui annihile ta volonté personnelle,

mais toi

tu confonds ce que tu veux

et ce qu'il en est,

tu veux être

alors que c'est impossible,

tu es sans le vouloir,

tu es, c'est tout.

 

Tu peux tout,

oui,

tu peux tout,

même tuer,

mais tu ne peux pas être,

TU ES.


Quand on ne peut plus respirer l'air pur,

on est privé de liberté.



Une bouffée d'oxygène ne peut se prendre avec un masque sur la bouche.


LA PENSEE OU LA VIE

 

La seule alternative de la pensée

se résume

à réfléchir ou réfléchir autrement,

 

triste monde

de la pensée

qui se mêle de tout

et ne voit qu'elle

pour évoluer

alors que la pensée

fige tout

sur son passage,

elle se veut

toujours plus pointue

dans sa bêtise

à ne voir qu'elle,

la pensée jamais

ne pourra saisir la vie

et la pensée restera toujours persuadée

qu'elle peut saisir la vie

en la pensant.

 

Qu'est-ce qui vous intéresse le plus,

la pensée ou la vie ?


TRAITEMENT DES DECHETS

 

Sans traiter vos déchets psychiques

accumulés depuis la nuit des temps

à l'intérieur de vous,

dans vos tréfonds immémoriaux,

 

comment voulez-vous

venir à bout

de tous les déchets accumulés

sur notre planète ?



A LA DEFENSE

 

N'en avez-vous pas marre ?

 

De défendre cet environnement

que vous avez pourri à souhait,

cet environnement puant

de toutes les manigances humaines

à vouloir le dernier mot,

n'en avez-vous pas marre

de défendre un environnement

offensé par l'amertume

de vos idées à la pelle ?

 

A la défense vous êtes,

depuis trop longtemps

vous êtes à la défense,

comme un tic ou un toc

intégré dans l'adn,

 

vous n'imaginez même pas

pouvoir honorer cet environnement

que vous vous plaisez à mater,

pourtant,

c'est tout ce qu'il demande

l'environnement,

 

être honoré.


MATONS

 

Nous sommes nos propres matons,

 

les matons

de notre univers intérieur carcéral,

gardiens d'un trésor

dont nous n'avons même plus l'accès,

les clefs jetées aux oubliettes,

nous ne savons même plus

ce que nous gardons exactement

même si nous pressentons

un joyau quelque part,

un nectar quelque part,

un parfum enivrant quelque part,

nous redoutons la découverte,

nous avons peur de la brillance aveuglante

de ce joyau,

nous avons peur de la saveur surdosée

de ce nectar,

nous avons peur de l'odeur envoûtante

de ce parfum,

et nous préférons nous abrutir

sous des lumières,

des musiques,

des odeurs

artificielles,

croyant bêtement

que ça fera moins mal,

 

et nous disons 'ma vie',

et nous disons 'ton univers',

parce que nous ne ressontons

ni la Vie,

ni l'Univers dans son entier,

nous ne sommes que les matons

d'un endroit

que nous avons rendu triste,

tristement célèbre parfois,

 

et même si vous y apportez

un peu de gaieté,

il restera carcéral

tant que,

de l'intérieur,

vous n'aurez pas commencé à creuser le tunnel

vers la sortie,

 

dans votre propre matière.


Reposer en paix

dans un bruit d'enfer,

c'est impossible.


DECOMPENSATION

 

Le dérèglement est atmosphérique,

notre atmosphère est intoxiquée à mort

par nos convictions,

nos rôles à tenir,

nos rêves à réaliser,

nos peurs à cacher,

nos fuites en avant,

nos luttes intestines,

nos choses à faire,

nos illusions à perdre,

nos combats à mener,

résistance

est le maître mot,

nous ne voyons rien d'autre

à faire

que résister,

 

stupides et insensés,

nous nous sommes masqués

de l'ignorance paravent

qui ne donne plus aucune chance

à l'amour,

alors tout se dérègle,

nous voulons l'immunité à tout prix,

comme un privilège

pour ne plus être touché

par rien,

rien du tout,

 

personne ne survivra

à tant de résistance

mais ce n'est même plus notre affaire,

nous sommes entrés

en phase de décompensation,

insensible à notre propre réalité,

rien ne peut plus nous atteindre.

 

A voir.


Imminente est la Vie,

la mort vous le dira

quand vous serez assez proches

pour lui parler.




Quand toutes les machines marcheront

par la pensée,

hé ! Vous aurez compris

qu'on ne peut se connaître

par la pensée,

hé ! Vous aurez compris

que l'amour

a tout compris déjà,

mais vous ne pourrez plus

le faire

sans y penser,

 

total lockdown !


SENSIBILITE

 

La sensibilité,

c'est votre intelligence

de vérité,

 

aucune philosophie

ne fera grandir

la vérité

en vous

et si vous voyez

des corps danser

la question de l'existence,

si vous voyez

ces corps là,

 

vous ne voyez que des corps handicapés,

aussi beaux soient-ils,

 

ce n'est que du spectacle.

 

Votre sensibilité

est votre seule intelligence

de Vie,

 

aucune pensée,

aucun spectacle,

ne peut égaler

la justesse

de votre sensibilité.


REFLET

 

Il n'est de reflet de la société,

 

la société n'est qu'un reflet

de notre propre intérieur,

 

voyez-le

ou niez-le,

ça fera la différence.


DEFAUSSER

 

Il faut défausser en nous,

sans se défausser,

et c'est la difficulté,

tout ce qui a été faussé,

depuis notre naissance

et même avant,

toutes les contractures

et les serrages de fesses,

à l'école

ou la maison,

toutes les remontrances

et les rejets

nous ont vrillés,

tous les sermons

pour nous faire plier,

nous ont pliés,

tous les abus répétitifs,

tous les saccages intimes,

nous ont mal mis

et mal menés,

 

tout ça

doit être défaussé

pour enfin

être vrai,

être

vraiment.


ENFANTS

 

Plus une société est développée,

moins elle porte attention

à ses enfants,

plus elle les gave,

plus elle les masque,

plus elle leur demande

d'être grands

et moins elle valide

la joie,

l'amour

et l'innocence

qu'ils sont.

 

Quelle est donc cette société

si malade

qu'elle est dans l'incapacité totale

d'aimer ses enfants ?

 

Il faut retourner

dans la forêt vierge

pour voir des enfants

être aimés,

 

mais la forêt vierge n'existe plus.


PAIX

 

La Paix est une mort certaine

de tous nos attachements

mais si vous pensez trouver

la Paix dans la mort,

il n'en est rien,

 

la Paix se découvre

en soi.

 

Certains morts

cherchent toujours

la Paix.


C'est en nuit

que vous êtes,

et en nuit,

forcément,

vous vous ennuyez.


Nous vivons dans une impossibilité,

un leurre existentiel,

une aberration psychique,

une horreur humaine,

nous nous savons mortels

alors,

plutôt que d'affronter

cette mortalité qui nous hante,

nous vivons

démoniaquement,

en maître et maîtresse

de l'horreur,

sans aucune sensation de vie

en nous,

juste des explosions sentimentales

que nous mettons

en films ou en livre,

comme des palliatifs

à notre incapacité d'aimer,

c'est gravissime,

cette vie emmurée

qui s'essaye à l'art

d'en sortir,

en organisant des portes ouvertes

à la mort

et à ses monstres

alors qu'elle est en prison.

 

L'entrée en Vie

n'est pas séparée

de l'entrée en Mort.


Ce n'est pas la nature

que vous n'aimez pas,

c'est votre propre nature.


On ne peut protéger

ce que l'on est,

on ne peut que s'ouvrir

davantage

à ce que l'on est.

 

La nature ne vous demande pas

de la protéger,

elle sait très bien

s'occuper d'elle-même,

la nature vous demande juste

d'arrêter d'intervenir

aveuglément.


FOLLE JE SUIS, PEUT-ETRE

 

Le fou dit 'je suis sage',

le sage dit 'je suis fou

d'être sage'.


HE ! MAIS !

 

Nous sommes nés à l'existence

pour tout simplement

AIMER,

 

mais pas comme nous l'entendons,

avec nos 'mais' qui n'en finissent plus,

 

nous voulons aimer

mais nous ne le pouvons plus

car nous ne savons plus

enlever notre volonté

de l'acte d'amour.

 

Hé ! Mais !

Vous me dîtes

et je vous dis

AIMEZ.


GUERRE ET PAIX

 

N'en avez-vous pas assez

d'être en guerre

contre ceci

contre cela,

toujours une guerre à faire

toujours une paix à gagner,

 

je ne suis plus en guerre,

même pas contre un virus,

car je vois d'entrée

toutes les déclarations

d'une guerre en vous

jamais éteinte

car elle vous dédouane

de regarder profondément

ce qui vous met la peur,

ce n'est pas la guerre,

vous n'en avez plus peur,

la guerre vous connaissez,

c'est bien la paix

qui vous fait peur,

alors

vous voulez forcer la paix,

la gagner,

c'est vraiment bête,

car votre guerre

n'est qu'un leurre

de votre personne

pour refuser la paix

en vous.

 

Toute déclaration de guerre

n'est qu'une faillite humanitaire

de la raison même

 

et si vous continuez à le nier,

votre déni

aura le dessus

et vous fera peut-être gagner

la guerre

mais vous aurez perdu

la paix,

à tout jamais.


La liberté ne peut être fondée

sur une restriction.

 

Levez toutes vos restrictions intérieures

et découvrez la liberté

qui vous engage.


LE BENEFICE DU RISQUE

 

Il est un bénéfice au risque

d'être.

 

Etre est un risque ultime,

celui de la fonte des glaces protectrices

de votre feu intérieur,

vous avez froid

et vous vous couvrez,

vous avez encore froid

et vous vous couvrez

sans savoir

que vous produisez

votre propre gel,

vous vous couvrez

toujours plus

car vous êtes gelée,

vous êtes gelé

de l'intérieur,

 

le soleil vous grillera

un jour,

il sera obligé,

parce que vous vous êtes

trop couverts

et vous ne voyez plus

le bénéfice du risque,

le bénéfice de la fonte

de vos glaces intérieures,

le bénéfice

de laisser couler en vous

la lave brûlante

de votre amour.


C'EST FOU

 

C'est drôle

comme nous employons

les mots de la psychiatrie,

et de plus en plus,

pour parler d'un président

ou d'un voisin.

 

Sommes-nous tous fous ?

 

Non, assurément,

car les sains d'esprit

n'utilisent pas ces termes

de façon folle,

pour critiquer,

accuser

ou dénoncer

et c'est avec beaucoup de délicatesse

que les sains d'esprit

regardent les fous,

sans les juger,

sans les malmener,

sans les menacer,

puisqu'ils sont malades.

 

C'est une folie

de malmener les fous,

c'est une folie

d'acquiescer à la folie,

c'est une folie

de critiquer les fous,

 

c'est leur donner raison.


L'amour ne comble

aucun vide,

l'amour dévoile

le vide en nous,

portez attention

à l'un comme à l'autre,

vous verrez bien.


La liberté de s'aliéner,

oui, c'est une liberté

que peut demander

notre personne,

 

se libérer de notre personne,

c'est une toute autre affaire.


A VIE

 

La vie n'est pas une expérience,

la vie,

c'est la vie,

vous n'y êtes pour rien,

mais vous n'êtes pas satisfait,

vous n'êtes pas satisfaite

de cela,

alors

vous voulez faire des expériences

pour vous satisfaire

et amener la preuve

d'une vie en vous,

vous en êtes même arrivés,

puisque toutes vos expériences passées

ne vous ont pas aidés

à vous satisfaire totalement,

vous en êtes arrivés,

après votre expérience d'achat

de la première voiture électrique,

après votre expérience de petit-déjeuner

face à la mer turquoise,

après votre expérience de danse

avec les dauphins

et celle du voyage commercial

dans l'espace,

vous en êtes arrivés

à faire des expériences d'éveil

et de mort imminente,

parfait !

vous pouvez maintenant donner votre avis,

sur une échelle de zéro à dix,

quelle note donneriez-vous à ces expériences ?


Le déni est sécuritaire

à mort.




CHANSONS


Ah, si la vie, si la vie,

nous disait tout,

Ah, si la vie, si la vie,

nous disait tout,

 

nous serions là, tout simplement,

sans plus de question

à nous poser

et faire l'amour aussi bien sûr

nous le pourrions enfin.

 

Mais la vie ne nous dit rien,

non elle ne dit rien

à notre personne, c'est sûr,

car elle nous veut conscient

c'est tout,

dans cette en Vie suprême,

elle vous dira 'je n'aime que toi'

'je n'aime que toi',

la vie sait bien

que seul vous êtes,

que seule vous êtes.

 

Et c'est insupportable aussi

le fait d'être seul,

le fait d'être seule,

c'est pour ça qu'il nous faut ramer

jusqu'à la source

et voir de façon claire

que seuls nous sommes,

seules nous sommes,

veut juste dire

rien ne se fait sans toi,

rien ne se fait sans moi.